La Beac intensifie la pression sur les entreprises extractives pour le respect de la réglementation des changes

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Le respect strict de la réglementation des changes demeure un pilier de la souveraineté économique en zone Cemac. C’est dans ce contexte que la Beac, par la voix de son gouverneur Yvon Sana Bangui, a annoncé une intensification des mesures de contrôle, ciblant particulièrement les entreprises des secteurs pétrolier et minier.

Depuis la mise en place de la nouvelle réglementation des changes en 2019, des progrès notables ont été enregistrés, notamment avec une croissance de la rétrocession des devises, passée de 6 201 milliards FCFA en 2019 à 13 898,53 milliards FCFA en 2024. Toutefois, le Gouverneur souligne l’urgence de freiner les transferts sortants, qui ont également explosé, atteignant 13 400 milliards FCFA en 2024 contre 2 800 milliards FCFA en 2018.

« Nous travaillons pour éviter d’être en déficit de balance au niveau des réserves de change… Les actions entreprises ont permis d’écarter toute hypothèse de réajustement de la parité FCFA. »
— Yvon Sana Bangui

Lors de la session extraordinaire des Chefs d’État de la Cemac du 16 décembre 2024, ces derniers ont insisté sur le rapatriement effectif des fonds de restauration des sites (Fonds RES), jusqu’ici logés hors de la zone Cemac. Selon une étude de la Beac, leur rapatriement permettrait de renforcer les réserves de change à hauteur de 3 658 milliards FCFA.

Malgré les exigences réglementaires, certaines entreprises extractives n’ont toujours pas signé les conventions de compte séquestre prévues à cet effet. Une situation que la Beac entend corriger rapidement. Elle rejette toute idée d’assouplissement de la réglementation, insistant plutôt sur la nécessité d’accélérer la stratégie d’import-substitution.

Des perspectives claires mais fermes

Pour Yvon Sana Bangui, la Beac poursuivra sa mission de veille, et renforcera ses actions pour garantir la stabilité externe du FCFA. Il appelle à une collaboration étroite entre les institutions financières et les opérateurs économiques afin d’assurer une application effective des mesures existantes.

La Cemac, en renforçant sa réglementation des changes, souhaite à la fois préserver sa souveraineté monétaire et créer un cadre propice à un développement économique durable, loin des déséquilibres structurels qui ont fragilisé la région par le passé.


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